La première maison française réalisée en carton a été livré à Belle-Île-en-mer en début d’année.
Un procédé mis en oeuvre par deux sociétés de Loire-Atlantique !
Son escalier n’est pas en papier… Et pourtant, il pourrait, probablement. Les auteurs de la comptine pour enfants n’imaginaient peut-être pas qu’une maison à base de carton puisse un jour être si solide. Deux sociétés établies dans le département, Tera Nova (entreprise de construction, extension et rénovation de maisons individuelles située à Guérande) et ECCI (entreprise de construction de bâtiments industriels et collectivités située aux Sorinières), proposent désormais de construire des bâtiments en carton. La première maison réalisée selon ce procédé a été réceptionnée en début d’année à Belle-Île-en-Mer. Les éléments ont depuis démontré sa solidité : « Depuis sa livraison, l’île a essuyé 31 tempêtes, raconte Alain Marboeuf, gérant des deux entreprises. La maison n’a subi aucun dégât, la structure alvéolée du matériau est très résistante. »
À la place des briques
« Il y a cinq ans, Hubert Lê a inventé et fait breveter l’« Ipac», un isolant porteur alvéolaire en cellulose, qui est utilisé aujourd’hui. C’est un produit structurel, c’est-à-dire qu’il remplace la brique ou les parpaings traditionnellement employés. » Une ossature en bois est d’abord montée, les plaques d’Ipac venant se caler à l’intérieur. « Le matériau est issu du recyclage du papier. Il est composé de carton ondulé assemblé avec une colle à l’amidon, et forme de nombreuses plaques », détaille Alain Marboeuf. « Il y a une dimension environnementale derrière ce produit, car il est à la fois issu du recyclage puis recyclable lui-même sept fois. »
En deux semaines
L’isolation phonique et thermique est en outre de bonne qualité. Environ trois fois plus que pour un mur « classique », avec une épaisseur moindre. La maison est également beaucoup plus rapide à monter, « environ deux semaines pour celle de 90 m2 de Belle-Île, en comptant au préalable trois semaines de préparation en atelier ». Quant au prix, il équivaut à peu près à celui d’une maison traditionnelle au mètre carré. Des avantages qui séduisent le public. Le carnet de commandes est déjà rempli et trois personnes ont été recrutées depuis le début de l’année.